Critixman, la critix
Pour répondre aux critiques lues ça et là sur les blogs et autres forums, Larcenet a décidé de créer Critixman, l'homme qui sait mieux que tout le monde, surtout que les créateurs eux mêmes, un peu sur fond de "La critique est aisée mais l'art est difficile" comme aimait à le dire mon grand père.
Sur le fond, Larcenet succeptible qui règle ses comptes, c'est du dejà vu, l'homme créé, et ne supporte pas que quelqu'un qui se cache derrière un pseudo remette en cause le travail qu'il a produit, en tant que créateur, je peux comprendre celà, c'est jamais agréable de se faire flinguer, à tort ou à raison. Après, publier ou montrer son travail, c'est s'exposer. A mon niveau, je ne comprends pas qu'on puisse remettre en cause des livres comme PRESQUE ou le COMBAT ORDINAIRE, qui m'ont bouleversé. S'il y a des gens moins sensibles qui trouvent que c'est de la guimauve, et bien soit, il en reste que ce sont des livres majeurs. Dans Larcenet, tout n'est pas excellent, mais sa productivité rattrape certains livres simplement moins bon ou moins majeurs que d'autres. On ne mange pas du foie gras à tout les repas, de temps en temps ya des Penne 4 fromages, et qu'est ce que c'est bon les Penne 4 fromages... La critique existe, il faut vivre et faire avec, sinon on tombe dans l'univers merveilleux de Michel Drucker qui n'a jamais vu aucun mauvais film ni lu aucun mauvais livre depuis 40 ans. Même Franquin, Reiser et quelques autres veaux d'or intouchables ont eu leurs détracteurs, n'en faisont pas l'éloge.
Dans Critixman, Larcenet dénonce le fait qu'on le compare à d'autres artistes, et qu'il aurait tout pompé à d'autres. Il prend l'exemple lu sur les forums d'un Blutch, qui a commencé en même temps que lui chez Fluide Glacial. Fan Absolu de Blutch et collectioneur de l'intégrale de son oeuvre, si l'auteur et un génie, je ne vois pas en quoi ces deux auteurs se ressemblent, à part qu'ils travaillent de temps en temps en noir & blanc. Leurs dessins sont différents, leur humour est différent. Après, ils se sont peut être influencé l'un l'autre, mais c'est grandir artistiquement que de puiser dans le patrimoine culturel du 9ème art. Celà en fait il des pilleurs de tombe ? Fabrice Tarrin est il un voleur quand il rend hommage à Franquin dans son Spirou à paraitre chez Dupuis ? La réponse est non.
Sur la forme, c'est drole et malin, comme l'est Larcenet. Ca commence par une intro très bien sentie de Joann Sfar, ca donne le ton. Le reste, c'est bijou. Une suite de mini sketches ou strips metant en scène critixman qui flingue le moral et le travail d'un Larcenet depité. C'est drôle, leger et enlevé, un livre né d'un incident sur le net qui devient un pamphlet intelligent et subtil sur le processus de création, à ranger à coté de Désoeuvré de Lewis Trondheim, et à relire de temps de temps.
Critixman est disponible par correspondance sur le site des Réveurs.
